5 Pointz About... Souljazz Orchestra
- 17/11/2017 à 12:46
- Exclusives interviews (FR & EN)
"un tourbillon de styles soul, jazz, et tropicaux, livré par une section de cuivres dévastatrice, un bazar de vieux claviers poussiéreux et un ensemble tapageur de percussions polyrythmiques."
Rencontre avec le collectif multi-culturel : Souljazz Orchestra...
#1 J’avoue avoir été très surpris d’entendre sur votre nouvel album, une reprise du Dee Moo Woor (Aduna Jarul Naawo) d’Orchestra Baobab. Qu’est ce qui vous a donné envie de réinterprété ce titre ? Justement, qui est Elagbe Mbaye ?
"Aduna Jarul Naawo" est en effet chanté par Élage Mbaye, chanteur originaire de Saint-Louis au Sénégal, mais établi au Canada depuis plusieurs années. Il est descendant d'une longue lignée de griots, et on collabore ensemble depuis plusieurs années. On a décidé de réinterpréter "Aduna Jarul Naawo" d'Orchestra Baobab, composé par le changeur Ndiouga Dieng: c'est un morceau que l'on aimait bien tous les deux, et qu'on voulait vraiment faire à notre façon, avec une approche un peu plus jazz et un peu plus contemporaine.
Quelque chose de très spécial s'est passé durant l'enregistrement du morceau, le soir-là du 9 novembre 2016... Élage semblait particulièrement inspiré ce soir là, il chantait de façon vraiment envoûtante...
Je pense qu'il s'est même surpris lui-même. On a ensuite appris que durant l'enregistrement, de l'autre côté du globe, M. Dieng rendait l'âme au Sénégal. On ne peut pas s'empêcher de penser que c'était plus qu'une simple coïncidence, surtout que le morceau traite de la brièveté de la vie, de l'inévitabilité de la mort, et de l'espoir que son âme soit prête quand l'heure viendra. Je suis heureux qu'on ait put rendre ce petit hommage à M. Dieng.
#2 Cet album, tout comme le précédent, est très rythmé et éclectique aussi. C’était une volonté pour vous de proposer d’autres facettes musicales du Souljazz Orchestra ?
Certainement, on tente constamment d’innover, de mêler les nouveaux styles de discothèques tropicales, avec notre approche plus jazz, plus big band, plus soul, toujours essayer de nouvelles choses, de nouvelles combinaisons, de nouvelles sonorités. Et je pense que malgré tout ça, on réussit quand même à maintenir notre signature sonore – quand on connaît le groupe un peu, on n’a qu’à entendre quelques notes pour dire, « Ah oui, c’est du Souljazz… »
#3 C’est quoi le « mode de vie du Souljazz Orchestra » (CF : dans la bio du groupe)
Eh bien, ça fait quinze ans que le groupe est ensemble, qu'on tourne un peu partout, qu'on joue des centaines et des centaines de concerts: rendu à ce point-ci, le groupe est devenu une famille, on mange, on boit, on respire la musique, c'est notre mode vie.
#4 Quelles sont les dernières choses que vous avez écoutées et qui vous ont marquées ?
J'écoute toutes sortes de musiques, ce soir j'étais avec Steve et on a écouté "Infant Eyes" de Doug Carn en entier, ainsi que le "Contemporary Jazz Mass" de James Tatum. Dernièrement, j'écoute aussi beaucoup d'afro-disco et d'afro-boogie, des artistes comme Odion Iruoje, Steve Monite, Pasteur Lappé. Et aussi beaucoup de musiques antillaise, du zouk, du compas, de la cadence, des groupes comme Kassav, Midnight Groovers, Ibo combo...
#5 De quoi parle exactement, "Dog Eat Dog’ ? (morceau ouvrant l’album et premier clip aussi)
"Dog Eat Dog" met en valeur Mabinuori Kayode Idowu, ou ID, et Philippe Lafrenière aux vocales. ID est un militant, écrivain et artiste nigérian, originaire de Lagos, qui a côtoyé Fela Kuti pendant plusieurs années en tant que membre de l'Afrika 70. Il s'est ensuite établi à Paris, où on l'a rencontré il y a une dizaine d'années.
C'est un homme fascinant, une véritable encyclopédie, il a d'ailleurs rédigé la biographie "Fela le combattant". On collabore ensemble sur scène depuis plusieurs années, alors on s'est dit qu'il était grand temps qu'on l'invite sur un album. C'est lui qui déclame le texte parlé au début de la chanson. Ensuite Philippe chante le reste du morceau. C'est notre batteur depuis les tous débuts, et l'un des chanteurs principaux du groupe.
Les paroles nous ont été inspirées par la période difficile que l'on traverse en ce moment, avec l'ascension de Trump, la montée de groupes d'extrême-droite, l'esprit du chacun pour soi qui semble dominer dans le monde. Le morceau dispute le mythe du capitalisme, que la "prospérité économique" bénéficie vraiment à tous. Merci! Pierre
https://thesouljazzorchestra.bandcamp.com/album/under-burning-skies
English :
#1 I admit to being very surprised to hear on your new album, a cover of Orchestra Baobab's Dee Moo Woor (Aduna Jarul Naawo). What made you want to reinterpret this title? Exactly, who is Elbbe Mbaye?
"Aduna Jarul Naawo" is indeed led by Élage Mbaye, singer from Saint-Louis in Senegal, but establishes
in Canada for several years. He is descended from a long line of griots, and we collaborate
for several years. It was decided to reinterpret "Aduna Jarul Naawo" by Orchestra Baobab, composed by the singer Ndiouga Dieng: it's a piece we both liked, and we really wanted to do it in our own way, with a more jazz and a little more contemporary approach.
Something very special happened during the recording of the piece, the evening of November 9, 2016 ... Élage seemed particularly inspired that night, he sang in a really bewitching way ...
I think he even surprised himself. It was then learned that during the recording, on the other side of the globe, Mr. Dieng was making his soul in Senegal. One can not help but think that it was more than a mere coincidence, especially since the piece deals with the brevity of life, the inevitability of death, and the hope that his soul will be ready when the time comes. I am glad that this little homage to Mr. Dieng has been made.
#2 This album, just like the previous one, is very rhythmic and eclectic too. Was it a desire for you to propose other musical facets of the Souljazz Orchestra?
Certainly, we constantly try to innovate, mix new styles of tropical discotheques, with our approach more jazz, big band, more soul, always try new things, new combinations, new sounds. And I think that despite all that, we still manage to maintain our signature sound - when we know the band a little, we just hear a few notes to say, "Oh yes, it's Souljazz ..."
#3 What is the "way of life of the Souljazz Orchestra" (CF: in the group bio)
Well, it's been fifteen years since the band has been together, we've been touring everywhere, playing hundreds and hundreds of concerts: at this point, the band has become a family, we drink, we breathe music, it is our way of life.
#4 What are the last things you've listened to and which have marked you?
I listen to all sorts of music, tonight I was with Steve and we listened to Doug Carn's "Infant Eyes"
as well as "Contemporary Jazz Mass" by James Tatum. Recently, I also listen to a lot of afro-disco and afro-boogie, artists like Odion Iruoje, Steve Monite, Pasteur Lappé. And also a lot of Caribbean music, zouk, compass, cadence, bands like Kassav, Midnight Groovers, Ibo combo ...
#5 What exactly is "Dog Eat Dog"? (Song opening album and first clip too)
"Dog Eat Dog" features Mabinuori Kayode Idowu, or ID, and Philippe Lafrenière vocal. ID is a Nigerian activist, writer and artist from Lagos, who has been with Fela Kuti for several years as a member of Afrika 70. He then moved to Paris where he was met ten years.
He is a fascinating man, a true encyclopaedia, and he has written the biography "Fela the Fighter". We collaborated together on stage for several years, so we thought it was high time we invited it on an album. It is he who declaims the text spoken at the beginning of the song. Then Philippe sings the rest of the song. He is our drummer since the very beginning, and one of the main singers of the band.
The words have been inspired by the difficult period we are going through right now, with Trump ascending, the rise of extreme right-wing groups, the spirit of everyone for himself that seems to dominate the world. The piece disputes the myth of capitalism, which "economic prosperity" really benifies to all. Thank you! Pierre
https://thesouljazzorchestra.bandcamp.com/album/under-burning-skies